En trois ans, Jacques Crozemarie, l'ancien président de
l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC), n'a pas desserré les dents. C'est la première constatation de l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel rédigée par le juge Jean-Pierre Zanoto, dans l'affaire de l'ARC. Six mois de détention provisoire (de juillet à décembre 1996) n'y ont rien fait. Crozemarie continue de nier l'évidence: les détournements de fonds via les prestataires de service de l'association (entre 200 à 300 millions de francs) et son propre enrichissement personnel assuré par les mêmes fournisseurs. Officiellement, ces derniers éditaient la revue Fondamental, faisaient imprimer les formulaires de souscription, et géraient les fichiers de collecte. Mais ils se consacraient aussi à l'amélioration de la vie quotidienne de Jacques Crozemarie.
L'ex-président de l'ARC payait toujours un petit quelque chose. Pour le chemin d'accès de sa maison, il payait 14 943 francs, les fournisseurs de l'ARC, 403 240 francs. Pour la piscine, il faisait un chèque de 10 616 francs, quand les fournisseurs alignaient 119 785 francs, et ainsi de suite pour la climatisation, la plantation d'un verger, l'installation d'une antenne motorisée et d'un vidéo projecteur" Au total, selon le juge d'instruction, les travaux dans les différentes résidences de Crozemarie ont coûté 10 millions de francs aux prestataires de service de l'association.
Réseaux. Crozemarie désirait vendre ses villas? Les fournisseurs s'organisa