Plus les travaux de la mission de concertation sur les retraites
avancent, plus les syndicats renâclent. C'est que le Commissariat au Plan, qui pilote le débat à la demande du Premier ministre, attaque désormais, avec des gants épais, des sujets qui fâchent de plus en plus. Ce matin, pour leur neuvième réunion, les partenaires sociaux doivent de nouveau se pencher sur la situation comparée des différents régimes de retraites. «En octobre dernier, la mission s'était fixé un objectif clair: arriver à partager un diagnostic commun sur le problème des retraites. Or, le débat se focalise de plus en plus sur le cas des régimes spéciaux. C'est une dérive regrettable», avertit Bernard Lenfant, en charge du dossier à la CFTC.
Au coeur de la dernière étude du Plan: le «taux de remplacement», c'est-à-dire le rapport entre la pension servie et le dernier salaire perçu, un indicateur qui permet d'apprécier la capacité d'un régime à protéger ses affiliés d'une baisse de leur niveau de vie au moment du passage à la retraite. Premier constat: pour la génération née en 1926, aujourd'hui retraitée, le taux de remplacement net est en moyenne plus élevé pour les anciens du privé que pour anciens du public. A condition de n'avoir pas été au chômage, il va s'en dire.
Plus précisément, le taux de remplacement s'élève en moyenne à 80% pour le privé contre 76% pour les salariés de la fonction publique. L'écart tient au nombre plus important de bas salaires dans le privé. «Le taux de remplacement est d