Ils sont jeunes, socialistes et ont la pêche. Entrés pour la
première fois à l'Assemblée nationale voilà vingt mois, certains se posent déjà en «aiguillons» des troupes PS, se sentent investis d'une «mission historique» en encadrant le grand dessein jospinien. D'autres ont la hantise de retomber dans les errements de la période 1988-1993 qui avaient conduit leurs aînés à la débâcle. Nombreux sont ceux qui aimeraient simplement «exister». Tous continuent cependant à se poser des questions sur leurs moyens d'agir. Pour ne pas vivre frustrés, ils s'organisent afin de «montrer qu'on a des couilles. Qu'on a des convictions et qu'on est là pour réformer ce pays. Notre trouille à tous, c'est l'immobilisme. Tout sauf un retour aux cohabitions mitterrando-rocardienne puis balladurienne, où il ne se passait rien», résume Arnaud Montebourg (36 ans, Saône-et-Loire). Clubs du soir, amicales du matin, tentative de structurer des courants tout en s'en défendant, petits-déjeuners de jospinistes, repas de fabiusiens" «Ici, c'est le système des poupées russes, on passe de groupes en groupes», sourit Christophe Caresche (38 ans, Paris). Réunions stratégiques. Souvent iconoclastes et «surtout pas godillots», ils sont une cinquantaine de «primo-députés» PS à véritablement s'activer. Question de génération et d'ambition, au moment où Lionel Jospin n'a jamais été aussi puissant. Après une période d'apprentissage, ils maîtrisent aujourd'hui les rouages de l'Assemblée. Mais s'effarent chaque jour da