«Son projet personnel passe par le reniement du mouvement national!
Pour Mégret, il s'agit de démolir le FN, de renoncer à ses idées et de s'allier avec d'autres forces politiques!» Sans nuances, la charge du député européen Yvan Blot, la semaine dernière, contre la stratégie des mégrétistes pour justifier son retour au bercail lepéniste n'est pas (encore) d'actualité.
Engagé dans une lutte sans merci avec Le Pen pour récupérer l'électorat FN, bloqué par la profusion de listes à droite, où, de Pasqua à Villiers, en passant par Millon, chacun a choisi de brandir ses couleurs, Bruno Mégret doit remiser dans sa poche la tactique de «main tendue» à la droite, inaugurée l'année dernière dans quatre régions. Mais seulement le temps de la campagne des élections européennes. Car le nouveau patron du FN-MN a déjà l'oeil braqué sur la seule échéance qui le préoccupe vraiment: les municipales de 2001.
«Nous devons d'abord reconstruire à partir du socle FN le plus large possible, après nous verrons"» résume son directeur de cabinet, Damien Bariller. «Dans un premier temps, la logique des européennes, qui pousse à l'affirmation de son identité, bloque le jeu», confirme Jean-Yves Le Gallou, délégué général du FN-MN. Cette contrainte n'empêche pas Mégret de continuer à pratiquer le double langage. Et à adresser quelques signes, comme lorsqu'il distribue à la presse, au congrès de Marignane, fin janvier, un discours évoquant la possibilité de «tendre la main à certains cadres ou élus locaux» d