Les députés socialistes prennent le risque de l'impopularité. Hier,
lors de l'examen du projet de loi Chevènement sur l'intercommunalité, ils ont adopté un amendement des plus curieux: tous les groupements de communes qui adopterait la taxe professionnelle unique (TPU) seront autorisés à percevoir une taxe additionnelle sur les ménages. Et ce, sans la moindre limitation, et alors que ces structures intercommunales ne sont pas élues au suffrage universel. Voilà qui va bien au-delà des intentions initiales du gouvernement. Dans l'esprit de Jean-Pierre Chevènement, les ménages ne pouvaient être mis à contribution au nom de l'intercommunalité qu'à deux conditions: primo, il fallait que le groupement de communes compte plus de 50000 habitants; secundo, le groupement ne pouvait recourir à la fiscalité additionnelle que si le produit de la TPU s'avérait insuffisant pour lui permettre d'assurer ses missions. Hier pourtant, et malgré les protestations de l'opposition et du PCF, ces deux garde-fous ont sauté. «Les augmentations d'impôts, les électeurs n'en peuvent plus», s'est récrié un député communiste. Une inquiétude partagée sur les bancs de la droite: «l'impôt local est devenu un vrai problème, désormais médiatisé», a prévenu Gilles Carrez (RPR). Allusion à l'étude de la Caisse des dépôt qui fait état d'une augmentation de 40% des impôts des ménages sur les cinq dernières années.
«Je ne crois pas dans la sagesse de la totalité des élus locaux. Pour certains, la dépense est élector