La réputation de Nicolas Sarkozy n'est plus à faire: le secrétaire
général du RPR déborde d'ambition. Et ne s'en cache pas. Cette franchise est sa force: elle désarme même ceux qu'il roule et le protège. Il a de l'aplomb. Et pas la moindre gêne. Même quand, samedi dernier, Roger Vincent, secrétaire national du RPR à la jeunesse, se permet de lui rappeler, en public, l'un de ses aphorismes: «Pour prendre la place de quelqu'un, il suffit de s'asseoir sur sa chaise». Acquiescement de l'intéressé. Ricanements des autres qui craignent de le voir se glisser dans le fauteuil de Philippe Séguin au lendemain des européennes si la prestation du président du RPR ne convainc pas les électeurs. Expérience. Le député d'Epinal n'en est pas à ses premières sueurs froides. A l'automne, son homologue de l'UDF, François Bayrou l'avait quasiment convaincu que Sarkozy, avec l'aval de l'Elysée, visait la tête de la liste commune de l'opposition. Colère de Séguin, qui réclama des assurances au chef de l'Etat en mettant en jeu sa réélection à la présidence du RPR. Et mise au point du maire de Neuilly: «Elle est pour toi cette tête de liste. Et si ce n'est pas toi, la seule solution, c'est moi et personne d'autre». Un proche du secrétaire général observe: «L'importance pour lui, c'est de coller à Séguin pour maintenir l'unité de la famille gaulliste. Sur ce point, il sera irréprochable... Pour qu'en cas de mauvais résultat...».
Sarkozy n'est pas du genre à faire deux fois la même erreur. Il sait ce