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Libération

Un RMI partiel pour renouer avec le travail? But de la proposition: rendre financièrement intéressant, pour les RMistes, le travail partiel.

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publié le 12 février 1999 à 23h43

En proposant cette semaine, avec le soutien de nombreux experts

proches du PS, un «RMI partiel» pour ceux qui gagnent moins que le Smic mensuel, Roger Godino, économiste proche de Michel Rocard, vient de lancer un débat polémique. L'encre de sa proposition, publiée par la fondation Saint-Simon (1), n'est pas encore sèche que déjà fusent les critiques et les applaudissements.

Pour les uns sa proposition consacrerait le renoncement à l'objectif du plein emploi voire «la logique de subvention des petits boulots». Pour les autres, elle pourrait être la première pierre d'une nouvelle société dans laquelle le revenu serait peu à peu déconnecté du travail" Effets pervers. Au départ, Roger Godino, «ingénieur du social», comme il aime à se définir lui même (il est l'un des pères du RMI et de la CSG"), tente de répondre à certains effets pervers du RMI (revenu minimum d'insertion), et notamment ce qu'on appelle la «trappe à pauvreté». Dans le système actuel, il est financièrement peu intéressant, pour un Rmiste qui touche 2400 francs par mois, d'accepter un travail à temps partiel: l'augmentation du revenu est faible, voir nulle. Certes, la nouvelle loi sur l'exclusion tente de gommer la difficulté en permettant le cumul temporaire et dégressif du RMI avec la reprise d'un emploi rémunéré. Mais au bout d'un an, ce cumul disparaît et la «trappe» s'ouvre à nouveau.

Roger Godino propose donc une solution simple: une «allocation complémentaire de revenu» (ACR) inspirée de «l'impôt négatif»