Les riches communes d'Ile-de-France vont désormais devoir réfléchir
à deux fois avant de céder à leur égoïsme. Car, pour promouvoir la coopération entre villes limitrophes de la région parisienne, le texte de la loi Chevènement, adopté par les députés dans la nuit de jeudi à vendredi, manie avec dextérité la carotte et le bâton. Ainsi, les élus franciliens qui se regrouperont pour unifier leur taux de taxe professionnelle toucheront un gros pactole: l'Etat leur versera de 150 à 472 F par habitant suivant leur degré d'engagement dans l'intercommunalité. De leur côté, les récalcitrants devront payer: si leur recette de taxe professionnelle par habitant est supérieure à 3,5 fois la moyenne nationale, ils contribueront davantage au fonds de solidarité régional. Ainsi, les villes les mieux nanties devront reverser 300 millions supplémentaires à leurs consoeurs plus démunies.
De quoi susciter quelque émoi parmi les députés locaux d'opposition. «Cette philosophie confiscatoire aboutit à déresponsabiliser les maires, s'est indigné Jacques Kossowski, député-maire RPR de Courbevoie (Hauts-de-Seine). Ma ville, qui verse déjà 23 millions au fonds de solidarité, devra payer 47 millions de plus en trois ans" Dans ma commune aussi, il manque certains équipements.» Rires sur les bancs de gauche. Nicole Bricq (PS, Seine-et-Marne): «On va pleurer.»
Pour les socialistes, toutefois, le danger vient moins de l'opposition que du PCF. Les élus communistes, maires de villes peu favorisées, ont a pri