Les années passent, le constat reste le même au RPR. Pour Jacques
Chirac, les européennes n'étaient qu'un «piège à cons». Pour Philippe Séguin, elles ne sont qu'un «véritable attrape-nigaud». Conclusion: le premier s'y est fait prendre une fois pas plus , en 1979; le second risque de se retrouver, comme il dit, «dans le cimetière des éléphants». Il se voulait «unitaire pour deux, voire pour trois». Il en est réduit, après les défections de l'UDF et des pasquaïens, à réclamer, samedi, l'aval du conseil national du mouvement gaulliste pour conduire une liste RPR-DL.
Suspension de Pasqua. Et encore. Même au sein du RPR, Philippe Séguin ne peut se poser en rassembleur. Jusqu'au dernier moment, il a cru pouvoir retenir Charles Pasqua, son ancien comparse du «non» à Maastricht. En vain, faute de référendum sur le traité d'Amsterdam, l'ancien ministre de l'Intérieur fait cavalier seul et draine derrière lui une bonne partie des eurosceptiques du RPR. Depuis le 1er janvier, il ne manque pas une occasion d'égratigner le chef de l'Etat et Séguin, qualifié d'«hypocrite» ou d'«amnésique». Et ce n'est que le début de la campagne. Très colère, le président du RPR a d'abord voulu l'exclure. Samedi, il doit annoncer qu'il le «suspend». Une sanction modérée. «Pour ne pas en faire un martyr, lui donner trop d'importance», assure un proche de Nicolas Sarkozy. Gaulliste historique, Pasqua est, avec Chirac, l'un des membres fondateurs du RPR. Son éviction aurait pu provoquer une hémorragie pl