Philippe Séguin a beau avoir été officialisé tête de liste du RPR,
il n'a pas fini de servir de tête de Turc à Bayrou. Invité hier d'Europe 1, le président de l'UDF, qui va mener une liste séparée aux élections européennes, s'est livré à un véritable jeu de massacre. Il a commencé en déplorant de voir le RPR s'arroger le monopole du label chiraquien: «Je trouve qu'il est puéril de constamment vouloir tirer le président de la République dans cette affaire, ce sont des élections européennes, ce ne sont pas des élections de politique intérieure.» De même, «ça n'est pas la fonction des élections européennes que d'en faire un référendum sur le président de la République et je pense que, si on laissait faire cela, ce serait très imprudent» à croire qu'à ses yeux, Jacques Chirac ne serait pas aujourd'hui en état de gagner un tel référendum.
Le président de l'UDF a également relevé une petite phrase de Philippe Séguin affirmant que «la vraie croix chiraquienne se trouve au RPR». Bayrou a donc ironisé: «Pour Philippe Séguin, le chiraquisme est une croix.» Il a ensuite renvoyé le président de la République à ses propres hésitations sur la question européenne. «Nos idées européennes datent d'avant le président de la République et elles continueront après. Nous étions européens en 1979, quand certains ne l'étaient pas.» 1979, c'est la date de l'appel de Cochin, dans lequel Jacques Chirac dénonçait la construction européenne et «le parti de l'étranger». Enfin, François Bayrou a estimé