Pas de suspense. Pas de fausse note. Pas de voix discordante. A
l'unanimité, samedi, le conseil national du mouvement gaulliste a investi Philippe Séguin tête d'une liste RPR-DL. Qualifiée, pour l'occasion, de «liste pour l'union de l'opposition, liste de l'union de l'opposition et même liste d'union de l'opposition». Avec monopole du label chiraquien en sus. Comme si un bon maquillage suffisait à masquer la multiplicité des candidatures à droite. Philippe Séguin n'a pas lésiné. Dans un discours de près d'une heure et demie, le président du RPR s'est posé en champion des européens «réalistes» pour mieux critiquer la volonté du sénateur des Hauts-de-Seine Charles Pasqua ou du président de l'UDF François Bayrou d'aller sous leurs propres couleurs aux élections de juin. A l'en croire, tous deux se sont engagés dans «des faux combats» ou «ressassent de vieilles querelles visant à redorer les ornements de leurs anciennes chapelles».
Martyr. Tout en jugeant «inutile de s'étendre longuement» sur Charles Pasqua, le président du RPR a consacré pas moins de six pages alambiquées à ce «fort délicat dilemme». «Nous ne pouvons accepter sans réagir» cette «course en solitaire», mais comment réclamer une exclusion alors que l'ancien ministre de l'Intérieur «a pris une part essentielle dans l'histoire du mouvement gaulliste et dans la création du RPR» et qu'il «continue de représenter aux yeux de nos compatriotes une part indissociable de cette sensibilité?», s'est-il interrogé avant de repo