C'est au canon qu'il avait marché contre Maastricht. C'est sur la
défensive que Philippe Séguin s'engage dans la campagne européenne. Accusé par Charles Pasqua d'avoir «renié» ses positions de 1992, par François Bayrou de les avoir «oubliées», le président du RPR se complaît depuis dans l'autojustification, réécrit l'histoire à sa guise et assure que, même «à l'occasion de campagnes présumées perdues», ses arguments ont été entendus. A l'en croire, «la page» de la construction européenne serait «tournée». L'Europe actuelle serait le fruit d'une «dialectique» entre ceux qui l'ont «rêvée» et ceux qui ont «souhaité la faire vivre en tenant compte des réalités nationales». Cette confrontation se serait soldée par la «victoire» des seconds, «les réalistes», «les pragmatiques». Parmi lesquels il range Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Jacques Chirac" et lui-même.
Il reste qu'en passant sous silence le rôle de Valéry Giscard d'Estaing, en dénonçant «sinon l'alliance, du moins une connivence» entre socialistes et démocrates-chrétiens, «les héritiers des pères fondateurs», dans la création du Parlement européen, le député des Vosges risque de placer en porte-à-faux son principal allié, le président de DL, Alain Madelin, et de faire fuir encore plus vite les libéraux-centristes, sans pour autant retenir les pasquaïens. Avec cet oubli, Philippe Séguin laisse entendre, à tous ceux qui auraient encore un doute à droite, que sa liste est avant tout RPR et loin d'être celle de «l'union d