Menu
Libération

Mots doux entre Philippe et Alain. Séguin et Juppé signent une trêve électorale.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 février 1999 à 23h44

Bordeaux envoyée spéciale

Entourés des militants de la fédération du RPR de Gironde, Alain Juppé bat la semelle devant le Palais des congrès de Bordeaux. C'est sûr, à attendre là, «on va attraper la crève». L'ancien Premier ministre esquisse un geste de repli vers le bâtiment chauffé, puis se ravise. Il ne peut manquer l'arrivée de Philippe Séguin sans risquer la fausse note. D'ailleurs «cher Philippe» ne tarde pas. Poignée de main appuyée, bustes tendus vers les objectifs crépitants. Sourires qui, pour ne pas être trop plaqués, s'essayent aux rires. Un demi-ton trop haut, mais les clichés officiels ne s'en souviendront pas. Ce dimanche, l'ex et le nouveau président du RPR vont du même pas, qu'on se le dise. Et les mots doux succèdent aux gestes tendres.

Alain Juppé souhaite une «très amicale et chaleureuse bienvenue» à Philippe Séguin. Lequel l'invite en retour à «revenir au premier rang» du parti gaulliste. On en oublierait presque que les deux hommes se détestent cordialement. Que Séguin a piqué la place de leader du RPR à un Juppé affaibli par la déroute des législatives de 1997. Et que, un an plus tard, Juppé a «humilié» Séguin en emportant l'adhésion du mouvement sur l'euro. Mais la division de la droite, à l'heure de l'entrée en campagne pour les européennes, impose de serrer les rangs. «Nous faisons confiance à Philippe Séguin pour défendre nos idées lors de la prochaine élection du Parlement de Strasbourg», a martelé le député-maire de Bordeaux. «Le RPR a besoin d'Al