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Interview

Peter Eigen, président de Transparency International, à l'origine de la mobilisation: «Il n'y a jamais eu autant de colère et d'impatience de l'opinion publique»

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publié le 15 février 1999 à 23h33

Transparency International, une organisation non gouvernementale basée en Allemagne, milite activement contre la corruption en coopérant avec des entreprises et des Etats. Son président, Peter Eigen, rencontré en marge du Forum économique de Davos auquel il participe chaque année pour mobiliser le big business dans sa croisade, explique ses méthodes à Libération.

Quelle est la portée de cette convention de l'OCDE?

Ce n'est qu'une partie de la solution, car elle ne porte que sur la source de la corruption: désormais, ce sera un crime pour toute entreprise d'un Etat signataire de payer des pots-de-vin à l'étranger. Cela ne résout pas tout, mais cela rompt avec une attitude qui, par le passé, considérait qu'il était normal de payer des pots-de-vin pour gagner des contrats. Il existait même des pays comme l'Indonésie, le Nigeria et la Chine, où cela faisait tellement partie de la norme qu'il était stupide pour une entreprise étrangère de ne pas payer. Ce concept est désormais battu en brèche: il existe un consensus assez général pour estimer que la corruption est devenue un véritable cancer pour les sociétés et qu'il faut y mettre un terme, y compris hors des frontières nationales. Nous pensons que cette convention aura un grand impact: d'abord, elle retirera un argument aux entreprises qui payaient des pots-de-vin en affirmant qu'elles le faisaient parce que leurs concurrents le faisaient. Ce sera désormais un crime pour leurs concurrents aussi. La convention contraint également les Etats à revoir leurs législations fiscales. En