Les sénateurs de droite peuvent se réjouir. A l'unanimité des
députés de l'Assemblée nationale, il a manqué deux voix. Hier soir, deux des élus les plus conservateurs du Palais-Bourbon ont refusé de rétablir en seconde lecture le projet de loi relatif à la parité, profondément dénaturé par la Haute Assemblée le 20 janvier. L'un s'appelle Christine Boutin (UDF, Yvelines); après sa croisade anti-Pacs, elle semble s'être trouvé un nouveau créneau. L'autre se nomme Didier Julia (RPR, Seine-et-Marne). Il a, lui, carrément dérapé en évoquant à propos de la parité «les lois de Nuremberg» et les «les femmes rabaissées au niveau des quotas laitiers».
Nouvelle navette. Leurs propos ont agacé les quelques députés de droite présents en séance qui ont voté sans enthousiasme, avec l'ensemble des députés de la gauche plurielle, en faveur du rétablissement du texte sur la parité, adopté le 15 décembre en première lecture. En attendant une nouvelle navette avec le Sénat le 4 mars, et peut-être d'ici là un compromis, le texte adopté hier complète l'article 3 de la Constitution. Il stipule que «la loi détermine les conditions dans lesquelles est organisé l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives».
Pour les députés de l'opposition, il n'était évidemment pas question de se déjuger sur un texte aussi symbolique que soutient par ailleurs le président de la République. Mais il leur importait de ne pas accabler la droite sénatoriale, taxée de toutes parts de «