Les régimes spéciaux de retraite en général et celui de la fonction
publique en particulier sont dans l'oeil du cyclone. Conscient du danger de stigmatiser par trop les fonctionnaires, la gauche, sur ce dossier, marche sur des oeufs. L'opposition, qui voit là l'occasion de gêner la majorité, met les pieds dans le plat. Entretien avec Philippe Douste-Blazy, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale et auteur d'un récent ouvrage sur les retraites (1).
Est-il nécessaire de traiter aujourd'hui de l'avenir des retraites?
Evidemment oui. 80% des Français, toutes classes d'âge confondues, sont inquiets pour l'avenir de leur retraite. Un salarié qui part aujourd'hui à la retraite touche en moyenne 64% de son dernier salaire. En 2010, en l'absence de réforme, il ne touchera plus que 55%, et ceux qui sont entrés dans la vie active ces dix dernières années partiront avec seulement 38% de leur dernier salaire. Le risque est donc que nous commencions le XXIe siècle comme on a fini le XIXe, avec des retraités proches du seuil de pauvreté. Lionel Jospin a impulsé une mission de concertation sous l'égide du commissaire au Plan, Jean-Michel Charpin. Que pensez-vous de cette initiative?
Je crains que la mise en place de cette commission n'ait d'autre but que de retarder pour des raisons politiques la prise de décision. Elle ne fait en réalité que confirmer ce qu'on sait depuis 1991 et le livre blanc de Rocard: le système actuel n'est pas viable à moyen terme. A partir de 2005, le systè