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Libération

Cohn-Bendit face à son antithèse sur le ring Europe-nation. La tête de liste des Verts a débattu hier avec le pasquaïen Henri Guaino.

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publié le 18 février 1999 à 23h48

Au programme de Daniel Cohn-Bendit, il y avait hier après-midi une

virée en amphi. L'Institut d'études politiques s'offrait une récréation, sous le patronage de la fondation Marc-Bloch (1): le Vert europhile contre Henri Guaino, ancien commissaire au Plan, bouffeur de pensée unique et affidé de Charles Pasqua. Deux discours marginaux de la vie politique. L'Europe fédérale contre la nation. Avec, pour la tête de liste des Verts, la tâche difficile de laisser à l'autre le rôle du contestataire. La République. Henri Guaino commence: «Aujourd'hui, il y a deux camps. Ceux qui croient encore à la nation, à la République, et ceux qui n'y croient plus.» Inutile de préciser où ce proche de Pasqua se situe. Il continue. «Pour moi, ce n'est pas l'Europe qui menace la République, mais ceux qui veulent s'en servir, les élites qui veulent se détacher des nations, de la solidarité, des responsabilités qui sont les leurs.»

Cohn-Bendit se plaît à ternir le mot République: «Quand on va dans les banlieues, on demande qu'est-ce que la cohésion sociale, la solidarité de l'Etat, les gens vous disent: "Pas grand-chose. Il est toujours facile de définir les grands principes. Aujourd'hui encore, au sujet de la parité, certains parlent de la République indivisible. Mais ce qui m'énerve, c'est qu'il n'y a pas d'égalité de fait dans cette République. Ayez un moment d'autocritique!» Henri Guaino: «Ce n'est pas le modèle républicain qui est en cause, ce sont ceux qui en ont la charge, qui n'aiment ni l'