Jacques Chirac sait y faire. Avec Philippe Séguin, le chef de l'Etat
déjeune en tête à tête. Comme hier. Manière de le conforter en champion de la «liste d'union de l'opposition». Ce qui ne mange pas de pain, quelques minutes après que le président du RPR a concrétisé devant le bureau politique de DL son alliance avec Alain Madelin. Avec l'UDF, c'est une autre histoire. Des centristes, il dit: «On les séduit d'abord. On les roule après.» Simple comme bonjour. Suffit de passer aux travaux pratiques pour mieux préparer les européennes.
Commentaires. Le 11 février, le chef de l'Etat reçoit à l'Elysée François Bayrou, le président de l'UDF, qui a décidé de partir seul au scrutin du 13 juin. Le lendemain, Philippe Séguin, qui doit se faire plébisciter chef de file de la liste RPR-UDF par le conseil national du mouvement gaulliste, découvre, avec effarement, les commentaires sur cette entrevue. Ils laissent entendre que le président de la République, déçu par les divisions de la droite, n'envisage pas, pendant la campagne électorale, de privilégier la liste gaullo-libérale sur sa rivale libéralo-centriste, pour mieux, ainsi, additionner leurs scores le soir du scrutin. Grosse colère de Philippe Séguin qui voit là une manoeuvre visant à le plomber. Coup de fil au Château. Mise au point. Pour éviter tout impair avec le député des Vosges, les chiraquiens de tout poil sont instamment priés par l'Elysée de participer dare-dare au conseil national du 13 février. Du coup, le président de l