Gérard Filoche, inspecteur du travail à Paris, va être sanctionné
par la ministre de la Solidarité et de l'Emploi, Martine Aubry. Motif: «Vous avez fait paraître, sous votre signature, dans le quotidien Libération du 18 janvier dernier, un article intitulé "35 heures: évitons un second échec, dans le quel vous critiquez les dispositions de la loi du 13 juin 1998 (Loi Aubry, ndlr).» Gérard Filoche est par ailleurs membre du conseil national du Parti socialiste, et animateur de la Gauche socialiste. Mais cela n'a aucun rapport. Selon la lettre de la ministre de l'Emploi qui lui annonce la sanction, ce qui lui est reproché c'est de n'avoir pas «soumis, au préalable», l'article à sa hiérarchie. «Je constate, ajoute-t-elle, que ces déclarations sont directement contraires à l'obligation de réserve qui s'impose à tout fonctionnaire, puisque vous y critiquez ouvertement l'action du gouvernement.» Surtout, Gérard Filoche risque un blâme pour avoir fait état dans Libération de ses fonctions d'inspecteur du travail. «Un agent de l'Etat n'a pas à donner en ses qualités un quelconque avis sur la politique de l'Etat», affirme-t-on dans l'entourage de la ministre.
«Neutralité». Gérard Filoche est la première victime d'une «circulaire relative aux droits et obligations des fonctionnaires et agents publics dans leurs relations avec les médias», qui, dans les couloirs des services du ministère du Travail, porte déjà son nom. Martine Aubry a en effet fait parvenir à ses agents, courant janvier,