La Commission européenne vient de rendre un fier service à François
Hollande dans la bataille qui l'oppose à Dominique Strauss-Kahn à propos de la fiscalité. Depuis des mois, le premier secrétaire du PS plaidait pour un geste fort du gouvernement sur la TVA, plus à destination de l'électorat populaire. Le ministre des Finances et son administration défendent, eux, l'idée d'un allégement de l'impôt sur le revenu, plus à destination des classes moyennes et au-delà. Bruxelles fournit un argument de poids au premier, en autorisant un nouveau régime TVA pour les travaux à domicile. Une décision qui ne clôt pas le débat socialo-socialiste sur la fiscalité, mais qui donne une sérieuse avance à François Hollande. Hier, Matignon reconnaissait qu'il était désormais acquis que la loi de finances pour l'année 2000, élaborée à partir d'avril, comportera des dispositions sur la TVA.
Ces derniers temps, la question avait fini par semer le trouble au sein de l'équipe Jospin. Les ballons d'essai lancés par Matignon et Bercy sur une possible baisse de l'impôt sur le revenu avaient suscité une vive levée de boucliers au sein de la majorité, que ce soit parmi les députés PS membres de la commission des finances, ou à l'intérieur du gouvernement.
Aubry hostile. Lors du séminaire de l'équipe Jospin à Champs-sur-Marne, fin janvier, Dominique Voynet et Jean-Claude Gayssot avaient abordé ce point pour dire tout le mal qu'ils pensaient du projet. Quelques jours plus tard, dans un interview à Libération,