«Plus de 800 personnes à Metz, 500 à Lyon, 700 à Orléans, 1 400 à
Marseille! Où sont-elles ces fameuses zones de forte implantation mégrétiste? Moi, partout, je reçois le même accueil, le même succès"». Comme un vieux crooner qui, pour sa dernière tournée, craint de ne plus remplir les salles, Jean-Marie Le Pen commence en égrenant l'affluence mobilisée par ses prestations. Depuis deux mois, le fondateur du FN se dépense sans compter, multipliant les virées en province à la reconquête de cette base dont Bruno Mégret veut le déposséder. Ce soir de début février, à Toulouse, ils sont encore près de 500 venus avaler un cassoulet en écoutant le chef lors de l'un de ses nombreux «dîners patriotiques» version frontiste des «banquets républicains» des partis méritant le même qualificatif.
«Dynamique». Depuis la scission du FN, c'est là l'obsession des lepénistes: garnir la moindre salle des fêtes, le plus terne gymnase, le plus anodin des hôtels restaurants et montrer que Le Pen n'est pas isolé, abandonné" «Mégret réunit quelques cadres de ses amis, Le Pen fait venir le peuple», commente National Hebdo, l'hebdomadaire officieux du parti. Samuel Maréchal, qui a pris en main la campagne européenne de son beau-père, veut croire à une inébranlable «dynamique de fidélité» qui pousserait la base à resserrer les rangs autour d'un «César» lâchement agressé par «Brutus».
Fin janvier, cette «dynamique» se traduit par un aréopage de vieilles dames, collier de perles et manteaux de fourrure q