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Libération

Mégret: l'extrêmisme sans masque. Son discours est terne mais ses «solutions» toujours plus radicales.

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publié le 20 février 1999 à 23h49

Il a le nom, le goût et l'allure de l'ancien, mais il est plus

austère, plus musclé et plus" à l'extrême droite encore: le FN nouveau est arrivé! Mégret promettait un «changement de style», sans boutade malodorante ni mauvais jeu de mots. Pour son premier meeting consacré à la sécurité, jeudi soir, salle Wagram, à Paris, le président du FN-MN a tenu parole pour infliger à son auditoire un discours terne, sans effet de manche, mais pas sans contenu.

Logorrhée. Là où Le Pen avait enflammé la même salle, le 21 janvier, d'un show de deux heures et demie, couvrant le «félon» de sarcasmes, Mégret a ignoré le fondateur du FN pour débiter sur un ton monocorde ses obsessions sécuritaires. Pas vraiment de quoi enthousiasmer une assistance venue en même quantité que pour Le Pen, environ 1 500 personnes, mais plus bourgeoise, moins âgée et un rien assoupie.

A défaut de spectacle, le public se repaît d'une logorrhée ultrarépressive énoncée d'une voix glaciale. Le «maire consort» de Vitrolles ne «dérape» pas, il martèle: «Le délinquant n'est pas une victime, il est un prédateur, un nuisible. ["] Il faut des mesures draconiennes pour empêcher les nuisibles de nuire!» Ou encore: «Je vous convie à une mission de salubrité publique, rétablir la sécurité», car «la France a besoin d'ordre». Prônant le «retour à ces vertus immémoriales que nos ancêtres nous ont léguées en défendant notre identité», Mégret fait de l'immigration la «source majeure de l'insécurité».

«Affrontements». Jovial comme une po