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Cessez-le-feu à l'arraché entre le patron des chasseurs et Cohn-Bendit. Mais Pierre Daillant avoue: il n'a pas «la maîtrise de tout le monde».

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publié le 23 février 1999 à 23h51

Tous deux y avaient intérêt. Pierre Daillant, vieux monsieur aux

cheveux blancs, et président de l'Union nationale des fédérations départementales de chasseurs, tenait à montrer qu'il a des manières et qu'il n'a rien à voir avec les lanceurs de pierres, tomates et oeufs pourris, parfois armés de barres de fer. Daniel Cohn-Bendit, le candidat vert malmené, avait compris qu'il ne passait pas simplement pour une victime, mais aussi pour un provocateur. C'est donc lui qui, il y a dix jours, avait fait la demande de cette rencontre au sommet entre notables de la chasse et écologistes. Gardes mobiles. Ça s'est passé hier en fin d'après-midi dans un hôtel chic de la rue de Rivoli, à Paris, avec gardes mobiles et retransmission satellite dans la rue. Cohn-Bendit voulait une condamnation de la violence. Les mots sont sortis difficilement. «Ce n'est pas bien, mais on n'a pas la maîtrise de tout le monde. On est comme vous», a dit Pierre Daillant. «Oui, mais chez nous, il n'y a pas de violence», ont répondu en choeur les écologistes. Marie-Anne Isler-Béguin, numéro 2 sur la liste des Verts, a raconté les galets qui volent sur les plages de baie de Somme. Et le patron de chasseurs de reprendre: «Je réprouve l'usage de la violence, comme je le réprouvais déjà en 68.» Sourire de l'intéressé. Il demandera quelques minutes plus tard à son interlocuteur de se répéter devant les caméras. Qui s'exécutera toujours aussi mollement: «Je n'ai jamais été convaincu que la violence était le meilleur