Redon, envoyée spéciale.
Il y a le Madelin des villes et celui des champs: le patron de Démocratie libérale et le maire de Redon (Ille-et-Vilaine). L'ultralibéral des plateaux de télévision et l'élu local bouffeur de subventions. Le second fait à peu près exactement le contraire de ce que prône le premier. Alain Madelin a des théories plein ses cartons. Mais évite de les appliquer à Redon. Plongée dans le jardin breton de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, second de la liste RPR-DL aux prochaines européennes.
Madelin n'est pas à un paradoxe près. Des fonctionnaires, il y en a trop en France, répète-t-il à l'envi. Mais pas à Redon, qui en compte pourtant un paquet: 260, contre une moyenne de 160 dans les villes de 10 000 habitants. Ici, le maire se garde bien d'en réduire le nombre mais l'augmente plutôt en titularisant des contractuels. «Quand on a des gens de qualité, il ne faut pas les laisser filer», explique-t-il. Certes. «Il faut privatiser», écrit-il encore dans son programme. Pas à Redon en tout cas, «une trop petite ville», d'après lui, «pour se permettre d'avoir des équipements privés rentables». Les Français payent trop d'impôts, martèle, enfin, le président de DL. Pas les Redonnais visiblement, qui ont vu taxe d'habitation et impôts fonciers augmenter de 2% depuis son arrivée à l'hôtel de ville en 1995. «Avec la dette record que nous avons héritée de l'ex-municipalité socialiste, ce n'est pas si mal», commente le maire. C'est vrai que sa marge de manoe