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Libération

Jospin contraint Glavany à protéger l'ortolan.

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publié le 25 février 1999 à 23h53

Pas de compromis en vue sur les dates d'ouverture et de fermeture de

la chasse au gibier d'eau et aux oiseaux migrateurs. Chasseurs et protecteurs de la nature ont campé hier sur leurs positions lors de la première réunion de concertation qui s'est tenue à Matignon. «Il n'y a pas, en l'état des choses, de compromis possible, autre que dans l'imagination du gouvernement», a déclaré à Libération l'un des participants à cette réunion.

La solution, concoctée par les conseillers de Lionel Jospin, ressemble à un jeu de dupes: fermer officiellement la chasse le 31 janvier pour se mettre en conformité avec la directive européenne et désamorcer les contentieux juridiques créés par la loi du 3 juillet 1998" et autoriser au-delà de cette date le «prélèvement» de certaines espèces via des «plans des gestion». De quoi convaincre, peut-être, Pierre Daillant, le président de l'Union nationale des chasseurs, qui s'arc-boute sur la possibilité de chasser en février. Mais pas les présidents de France Nature Environnement et de la Ligue de protection des oiseaux, qui n'ont guère mordu à l'hameçon. Ils sont quand même repartis hier avec la promesse de Matignon de publier le 1er mars ­ soit avec quinze ans de retard sur la législation européenne! ­ le décret de classement de l'ortolan en espèce protégée (interdite de chasse). C'est Lionel Jospin lui-même qui a dû intervenir pour que Jean Glavany, son ministre de l'Agriculture, signe ce décret: arguant de ces attaches avec le département des Landes