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Libération

L'europe des verts et des pas mûrs. Les partis de 30 pays sont en congrès à Paris, à l'heure où les Grünen et Cohn-Bendit marquent le pas.

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publié le 26 février 1999 à 23h54

Avoir la main verte en politique à quatre mois des européennes,

c'était un peu le sujet. Avec dix ministres, une belle brochette de députés et 213 délégués venus de trente pays, le deuxième congrès de la Fédération européenne des partis verts, qui s'ouvre aujourd'hui à Paris, se voulait offensif, baptisant même l'un de ses ateliers «Vers une politique verte à l'échelle planétaire». Quant à Daniel Cohn-Bendit, il a toujours vu dans ce rendez-vous un temps fort de sa campagne. Mais il a suffi de quelques semaines pour fragiliser tous ces plans.

Coup de vieux. Il n'est guère brillant le renfort Grünen que Cohn-Bendit escomptait pour relancer sa campagne. En quelques mois au pouvoir, les Verts allemands ont pris un coup de vieux. Sur le papier, ils sont arrivés au faîte de leur influence: pour la première fois, ils participent au gouvernement fédéral avec les sociaux-démocrates, alignent trois ministres et ont réussi à imposer leurs thèmes au sein du contrat de coalition: sortie du nucléaire, réforme du droit de la nationalité et impôt écologique. En réalité, il n'est pourtant question en Allemagne que de «crise» des Verts. Les trois réformes les plus chères aux yeux des Grünen ont été réduites, par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, à la portion congrue: mini-impôt écologique, pour épargner les automobilistes; renoncement à l'arrêt du retraitement immédiat des déchets nucléaires, pour apaiser les électriciens; et restriction du projet de double nationalité, après le