Menu
Libération

A Toulon, Le Chevallier touché mais pas coulé par les mégrétistes. Ils ont recalé une subvention demandée par la femme du maire lepéniste.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 février 1999 à 23h54

Toulon, envoyé spécial.

Cela s'appelle ramasser une baffe, et une bonne: pour la première fois depuis sa prise de pouvoir à Toulon en 1995, le maire lepéniste Jean-Marie Le Chevallier a été mis en minorité lors d'une délibération au conseil municipal, hier. La faute aux mégrétistes, qui ont constitué un groupe séparé et décidé de marquer leur différence. Certes, ils n'ont pas poussé jusqu'à bloquer l'action de la municipalité, puisqu'ils ont adopté sans défaillir le budget 1999, qui constituait l'essentiel de l'ordre de jour. Pourtant, le coup des mégrétistes, symbolique comme un baptême, s'avère doublement rude. D'abord, il n'a été rendu possible que par l'alliance de quelques lepénistes avec les neuf frères ennemis mégrétistes et le restant de l'opposition gauche-droite. Ensuite, il touche au coeur le couple Le Chevallier, puisque la disposition rejetée était présentée par l'épouse dévouée. Cendrine Le Chevallier réclamait une rallonge budgétaire pour Jeunesse toulonnaise, l'association gérant les centres de loisirs que la femme du maire, adjointe à la jeunesse, a montée et bichonnée comme son propre joujou. Aujourd'hui, l'association prend l'eau de toutes parts: dépôt de bilan annoncé pour le 4 mars, 500 000 F de chèques sans provision bloqués par la banque, 150 emplois en péril, des activités pour les enfants en suspens et, pour clore le bal, d'éventuels ennuis judiciaires en point de mire, à cause d'une gestion qui, confiée à des fidèles du FN, s'est révélée plus qu'hasa