Dans la famille trotskiste, le troisième larron du jeu, le très
groupusculaire Parti des travailleurs (PT), passe son tour. Après avoir réuni son conseil national, les lambertistes du PT du nom de leur chef de file, Pierre Boussel-Lambert ont décidé de ne pas présenter de listes aux élections européennes. Avec un argument massue qui consiste à accuser ceux qui y vont de se dévoyer, de se comporter en suppôts du traité de Maastricht et d'être vendus aux diktats des grandes banques centrales, et en particulier de la Bundesbank. Rien de moins.
Arlette Laguiller est mise dans le même sac, puisqu'«elle a appelé à s'abstenir lors du vote sur Maastricht», se plaît à rappeler Daniel Gluckstein. Pour le secrétaire national du PT, pas question de participer à un scrutin qui ne sert en fait qu'à légitimer «des instances absolument antidémocratiques».
Le Parti des travailleurs, qui revendique environ 6 500 adhérents, a donc décidé d'appeler à l'abstention lors de ce scrutin. «Ce qui est la forme la plus nette du rejet de l'Europe de Maastricht», affirme Daniel Gluckstein, pourtant tête de liste du PT lors des élections" européennes de 1994, où sa liste n'avait recueilli que 0, 43% des voix.
Cette chapelle trotskiste, à l'origine d'un «Comité pour l'abrogation du traité de Maastricht», a réussi à embringuer dans cette structure toute une partie de la gauche communiste opposée à Robert Hue. Ce comité appelle à des manifestations dans toute l'Europe contre Maastricht et Amsterdam le 29 mai