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Cohn-Bendit lustre la forme mais garde le fond.Changement de style, ce week-end, au congrès des Verts européens

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publié le 1er mars 1999 à 23h57

Changement de style, ce week-end, au congrès des Verts européens.

Il chausse de nouvelles lunettes. Et se lance dans la lecture d'une lettre d'Ernest Renan, évocation littéraire en 1870 «du retour des rêves malsains». A ces mots vieux d'un siècle, il accole les siens, écrits eux aussi. «A ceux qui opposent Europe et nation, je veux dire qu'au nom de la nation, refuser l'Europe, c'est mettre en danger son propre peuple.» Quelque chose a changé dans le style Cohn-Bendit. Ce week-end, devant le congrès de la fédération européenne des partis verts à Paris, il n'était plus l'improvisateur-commentateur. Manifestement, il esquissait autre chose.

Les cibles demeurent: cumulards anciens, actuels et surtout futurs ­ «dire qu'on va siéger à Strasbourg, ce n'est pas être député européen. Un député européen siège à Strasbourg parce qu'il travaille à Bruxelles». Mais l'agression est plus feutrée, jamais nominative. Même Chevènement, qu'on devine classé parmi les nationalistes, s'est évaporé. Les centristes font leur entrée au tableau de chasse, puisqu'ils ont l'intention de fabriquer une liste proeuropéenne. «Les démocrates chrétiens nous parlent d'Europe fédérale. Mais quand il s'agit de discuter de normes sociales, de baisse du temps de travail, il n'y a plus personne, ils sont absents de la lutte pour une autre Europe, donc de l'Europe.» Cohn-Bendit a décidé de parler plus clair et plus sage. «Chute de tension». Il y a dix jours, ça tiraillait franchement dans l'équipe Cohn-Bendit. Le