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Libération
Interview

Hervé de Charette analyse les dysfonctionnements de l'Alliance.«Nous avons été matraqués par le RPR»

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publié le 1er mars 1999 à 23h56

Hervé de Charette, ancien ministre des Affaires étrangères, est

président délégué de l'UDF et revient sur les divisions de l'opposition.

Le RPR et Démocratie libérale vous proposent de discuter demain dans le cadre d'une réunion de l'Alliance. Vous semblez refuser le dialogue, pourquoi?

Pas du tout. Au contraire, nous sommes désireux de nous réunir, et le plus tôt sera le mieux. François Bayrou, dans une lettre à Philippe Séguin, a demandé qu'on réfléchisse à un ordre du jour. Nous en avons proposé deux: soit nous rediscutions d'une tête de liste commune aux européennes, soit, s'ils ne voulaient pas en entendre parler, nous débattions d'un cadre de bonne conduite. Ils ont tout refusé.

Ne craignez-vous pas que votre électorat soit déboussolé par ces querelles?

Je sais que beaucoup de gens regardent ce qui se passe comme un spectacle classique et désolant de la division des droites françaises. C'est cela, bien sûr, mais c'est aussi autre chose. Nous assistons à la naissance douloureuse mais nécessaire d'une opposition nouvelle où l'UDF impose, par sa détermination et son courage, l'idée que, pour s'opposer ensemble aujourd'hui et pour gouverner ensemble demain, il faut d'abord partir du respect mutuel entre nos deux formations et de la reconnaissance de nos différences légitimes. Voilà pourquoi je soutiens à fond la démarche de François Bayrou; mieux, je l'exhorte à défendre sans faiblir nos convictions à propos de l'Europe et de l'Alliance. Son intransigeance sur ces deux question