Milan, envoyés spéciaux.
C'est la guerre des trois roses. Entre Lionel Jospin et Tony Blair, la rivalité avait éclaté en 1997, année de leur élection. A Milan, où se tient depuis hier le quatrième congrès du Parti socialiste européen (PSE), l'antagonisme est toujours là. A Malmö (Suède), où s'était tenu le précédent congrès du PSE, en juin 1997, il n'y en avait eu que pour la concurrence Blair-Jospin: l'un Premier ministre depuis un mois, l'autre installé à Matignon depuis à peine une semaine; l'un adepte de la «flexibilité» et d'une hypothétique «troisième voie», l'autre défenseur de l'Etat et des 35 heures. Et le premier snobant ostensiblement le second. Mais à l'Anglais et au Français s'est joint depuis septembre l'Allemand Gerhard Schröder. Trois roses, c'est encore plus d'épines. A preuve, les discussions difficiles ces jours-ci autour de l'Agenda 2000, où l'on s'écharpe entre camarades du PSE. L'affaire serait moindre si, à trois mois des élections européennes, les onze gouvernements socialistes ou sociaux-démocrates de l'Union n'ambitionnaient pas de proposer un programme commun aux électeurs du Vieux Continent. Comment convaincre ceux-ci de leur volonté d'agir ensemble quand, dans le même temps, ils s'empaillent sur les dossiers du moment? Comme quoi, ne plus pouvoir se défausser sur une «Europe libérale», ce n'est pas tous les jours rose" «Convergence». Alors, Lionel Jospin a proposé hier un arrangement à l'assistance. Loin de nier les différences, il a suggéré de p