Menu
Libération
Repères

Le retour des grands travaux.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mars 1999 à 23h58

Au début des années 90, Jacques Delors avait proposé un plan

d'infrastructures européennes pour relancer l'économie. En vain. Aujourd'hui, pour nourrir leurs discours de campagne, les socialistes des Quinze lancent l'idée d'un «pacte européen pour l'emploi». Au milieu des traditionnels appels à une politique monétaire «souple», une politique fiscale «mieux coordonnée» et «la modernisation du modèle social européen», surnage un élément concret: le lancement d'un programme d'infrastructures. Il ne s'agirait plus de construire des autoroutes, mais d'investir dans les nouvelles technologiques ­ innovation des PME, communication, «infrastructures du savoir».

L'objectif est de soutenir l'économie par une politique de relance budgétaire axée sur la demande ­ vieille recette keynésienne, qui ne fait pas l'unanimité chez tous les socialistes européens. Cette fois, les socialistes promettent de franchir le pas. Et, pour les financements, ils veulent mettre à l'étude l'émission d'emprunts obligataires par l'Union. Très allant sur le sujet, François Hollande avance le chiffre de 10 milliards d'euros (65 milliards de francs) par an. Et espère que l'Allemagne retiendra cette proposition dans le «pacte européen pour l'emploi» inscrit au menu du sommet de Cologne, en juin. Mais les réticences sont vives, à Londres ou à Bonn. Comme le souligne Antonio Guterres, le Premier ministre portugais qui a piloté le groupe de travail sur le sujet, «les eurobonds [emprunts obligataires], c'est une poss