Après les 35 heures et la loi sur l'exclusion, Martine Aubry vient
de boucler son triptyque législatif «de gauche» en présentant hier son projet de loi sur la couverture maladie universelle (CMU) devant le Conseil des ministres. «Une avancée sociale majeure, une des plus importantes de l'après-guerre», s'est plu à souligner la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, pas peu fière de réaliser la première l'idée des pères fondateurs de la Sécurité sociale, pour qui l'assurance contre les aléas de santé devait bénéficier à tous, sans exclusion aucune. Désormais toute personne résidant en France «de manière stable et régulière» sera automatiquement affiliée à la Sécu dès l'âge de 16 ans. Jusqu'à présent, pour s'inscrire au régime général, celui des travailleurs salariés le plus important des trois, avant celui des agriculteurs et des travailleurs indépendants , il fallait pouvoir justifier d'un certain nombre d'heures de travail sur une période donnée. Des dispositifs avaient été mis en place afin que personne n'échappe aux mailles du filet de la protection sociale. Mais leur complexité les rendait difficilement applicables. Feu l'assurance personnelle. Malgré ces précautions, 700 000 personnes sont encore aujourd'hui dépourvues de toute protection sociale, dont environ 150 000 jeunes. A moins de souscrire une assurance personnelle auprès de la Sécu, dont le montant allait de 1 300 F par an pour un jeune de moins de 27 ans jusqu'à 12 720 F par an pour une personne bénéfic