Opération «déringardisation». Le Sénat est prêt à trouver un
compromis avec le gouvernement et l'Assemblée nationale sur le projet de révision constitutionnelle relatif à «l'égal accès des hommes et des femmes aux mandats et aux fonctions», autrement dit, sur la parité. L'affaire est délicate, car les sénateurs ont leur dignité: il s'agit de changer sans se déjuger en expliquant que l'essentiel est sauf, et la République bien gardée. Il n'est donc pas question, pour eux, d'accepter la rédaction adoptée à deux reprises à l'Assemblée nationale à la quasi-unanimité, qui stipule, à l'article 3 de la Constitution: «La loi détermine les conditions dans lesquelles est organisé l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.» Mais après beaucoup de conciliabules, ils ont préféré en finir, fût-ce au prix du reniement de quelques principes républicains proclamés «intangibles» en première lecture il y a un mois. Bref, sauf rebondissement, le texte, examiné en deuxième lecture aujourd'hui, devrait recueillir l'assentiment gouvernemental, l'approbation des députés et la bénédiction de Jacques Chirac.
Version initiale. La majorité sénatoriale (UDF, DL, RPR) a décidé d'en revenir à la version initiale du gouvernement, telle qu'adoptée au Conseil des ministres avant retouche de l'Assemblée: «La loi favorise [au lieu de "détermine] l'égal accès des femmes et des hommes"» Lionel Jospin ayant négocié cette formule avec l'Elysée, il serait mal venu aujourd'h