A défaut de réussir un jour à limiter le cumul des mandats, députés
et sénateurs vont cumuler les lectures sur les projets de loi qui visent à interdire à un parlementaire de diriger un exécutif local (maire, président de conseil général ou régional). Hier, les seuls députés PS et PCF (Verts, radicaux et MDC étaient absents au moment du vote) ont rétabli en seconde lecture les deux textes du gouvernement l'un organique, l'autre ordinaire qui avaient été dénaturés par le Sénat cet automne. L'opposition RPR-UDF-DL a voté contre, comme elle l'avait fait lors de la première lecture à l'Assemblée en mai 1998. Ces textes «rebâtis» vont maintenant repartir vers le Sénat sans qu'un début de compromis avec lui n'ait pu être trouvé. Au final, c'est pourtant le palais du Luxembourg qui aura le dernier mot. Contenu dans la loi organique, il nécessite un vote conforme des deux Assemblées. «Vous allez détenir le record des chantiers ouverts de réformes mais non achevés», a lancé hier Pierre Albertini (UDF) à Jean- Pierre Chevènement. Voulues par le gouvernement, les navettes à venir entre les Chambres sont cependant supposées lui permettre d'atteindre un double objectif: poursuivre son entreprise de «ringardisation» du Sénat et montrer que la droite traîne les pieds sur la modernisation de la vie publique. Tout cela en parfaite contradiction avec le discours «fondateur» de Chirac à Rennes sur ce thème. Les cumulards de tous bords restent quant à eux bien sécurisés par le verrou instit