C'est la faute aux journalistes et aux médias. Les sénateurs ont été
mal compris. Ils sont, ils ont toujours été pour la parité. La preuve, hier, ils ont voté à la quasi-unanimité (289 voix contre 8) un texte qui ressemble au poil près à celui adopté il y a quelques mois en Conseil des ministres, avec la bénédiction du président de la République: «La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.» Cet ajout est destiné à compléter l'article 3 de la Constitution, consacré à la souveraineté du peuple français, comme l'avaient souhaité le gouvernement et l'Assemblée nationale. Additif. Mais pour qu'il ne soit pas dit que le Sénat ne sert à rien, les parlementaires du palais du Luxembourg l'ont complété d'un additif supplémentaire, inscrit à l'article 4: «[Les partis politiques] contribuent à la mise en oeuvre du principe énoncé (...) dans les conditions déterminées par la loi.» Au nom de l'exécutif, Elisabeth Guigou, garde des Sceaux, a donné son aval à cette nouvelle version. Celle-ci devrait être très prochainement entérinée par l'Assemblée, avant son adoption définitive par le Congrès, réuni à Versailles.
Ce ralliement ne s'est pas fait sans mal. Les sénateurs n'en démordaient pas: toucher à l'article 3 était porter atteinte à «l'universalisme» de la République et, selon eux, il revenait aux partis et à eux seuls d'organiser la parité. L'Elysée et le président du Sénat, Christian Poncelet (RPR), ont dû déployer des trésors d