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Libération

Jospin ne se mouille pas pour Voynet

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Le Premier ministre était en visite au Salon de l’agriculture.
publié le 6 mars 1999 à 0h02

La ministre de l’Environnement devait se sentir bien seule. En visite vendredi au Salon de l’agriculture, Lionel Jospin est revenu en termes très prudents sur l’accueil houleux qui y avait été réservé la veille à sa ministre. «Dominique Voynet mérite d’être respectée pour ses convictions, son élégance de comportement et son courage», a déclaré le Premier ministre avant de rappeler la «tradition de courtoisie française qui s’appelle la galanterie». En revanche, de soutien à l’action de sa ministre, point. Le chef du gouvernement n’a pas eu un mot pour défendre le projet de taxation des engrais, pesticides et herbicides qui motive l’ire des agriculteurs contre Voynet.

Du côté des syndicats agricoles, les critiques étaient tout aussi molles. «Peut-être que Dominique Voynet n’aurait pas dû faire le circuit qu’elle a fait», déclarait Luc Guyau, le président de la FNSEA. Outre les éleveurs, la ministre avait souhaité rencontrer, en effet, les chasseurs. «Elle est passée dans des endroits où il ne fallait pas», répétait Pascal Coste, le président du CNJA (jeunes agriculteurs). Lionel Jospin, lui, est visiblement passé là où il fallait. Sa visite s’est très bien déroulée et, rayonnant, signant des autographes, il a commenté: «Je crois qu’on sait que je suis un élu rural et le chef d’un gouvernement qui défend l’agriculture française.» Comme pour mieux signifier qu’une telle réaction ne suffit pas, deux ministres du gouvernement, Marylise Lebranchu (PME) et Michelle Demessine (Touri