Les colonnes du temple ont bien failli s'effondrer, mais Jean
Baggioni et José Rossi soutiennent toujours à bout de bras le pesant édifice de la majorité à l'assemblée de Corse. José Rossi (DL) devrait certes à nouveau être élu président de l'assemblée territoriale et Jean Baggioni (RPR) président de l'exécutif. Quelque chose a changé dimanche, en Corse, et l'île semble enfin liquider ses vieux réflexes clanistes, de gauche comme de droite. Le vieux renard argenté, Jean-Paul de Rocca Serra, symbole d'un demi-siècle d'immobilisme, est décédé il y a un an. Il a vraiment été enterré dimanche: il en sort un message politique brouillé et vaguement maussade, qui témoigne d'un possible réveil citoyen.
Abstention massive. Il n'y a, à première vue, pas de quoi se réjouir. Près de la moitié des électeurs (42,71%) ne se sont pas dérangés pour ce premier tour des élections territoriales, annulées en décembre pour fraude contre l'avis de tous les ténors politiques et du gouvernement. La droite a mené campagne tambour battant contre «les emmerdements» de l'Etat de droit, d'autant qu'une poignée d'élus sont directement visés et qu'à travers eux ils aimeraient faire croire que c'est la Corse qu'on assassine. La «gauche plurielle», sans oser prendre ses distances avec le préfet Bernard Bonnet, qu'elle sent encombrant, s'est résignée «à serrer les dents» en attendant des jours meilleurs. Pourtant, le rapport gauche-droite s'est resserré: la droite avait obtenu 35,03% des suffrages en 1988 co