Dans le débat sur l'avenir des retraites, la CFDT peut se targuer
d'une certaine antériorité. C'est la première des organisations syndicales à avoir accepté la réforme Balladur en 1993 sur l'allongement de la durée de cotisation pour le régime général. En novembre 1995, sa secrétaire générale, Nicole Notat, avait affronté l'impopularité en approuvant la modification des régimes spéciaux, malgré la «brutalité» du gouvernement Juppé. Aujourd'hui, Lionel Jospin semble l'écouter, du moins sur la méthode employée par la mission conduite par Jean-Michel Charpin, commissaire au Plan, chargée d'élaborer un «diagnostic». Mais Jean-Marie Toulisse, secrétaire national chargé du dossier des retraites, l'affirme: la CFDT attend les propositions du gouvernement Jospin. Interview.
Quel bilan d'étape tirez-vous de la mission Charpin?
La méthode Charpin est la bonne: rechercher la plus grande concertation pour aboutir à un diagnostic partagé. En conséquence, la CFDT n'acceptera pas que le rapport qui en sera issu soit refermé comme l'ont été tous les autres sur ce thème depuis quinze ans. Mais ce ne sera qu'un diagnostic. Dès la parution du rapport Charpin, le gouvernement devra préciser les conditions du débat. Nous ne discuterons que sur la base des propositions qu'il nous fera.
La CGC et la CGT évoquent «l'affolement du débat». Est-ce votre sentiment?
La peur, l'angoisse et l'ignorance sont mauvaises conseillères. Il faut éclairer l'opinion, la période qui s'ouvre doit le permettre. Le problè