Prudence est mère de sûreté. C'est la philosophie qu'a adoptée hier
Gaétan Gorce, député PS de la Nièvre, en présentant son rapport d'étape sur la loi Aubry, au nom de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. L'élu estime prudemment que les 35 heures devraient créer 250 000 emplois supplémentaires d'ici 2002. Avec deux étapes: 70 000 avant le 1er juillet et 100 000 en 1999.
Calme. On est loin des 600 000 postes promis par les plus optimistes. Gaëtan Gorse préfère rester calme: «En matière d'emploi, ce n'est pas la peine d'en rajouter, mais je suis certain qu'au final, le chiffre de 250 000 sera dépassé.»
Messages. Le député et son mentor, Jean Le Garrec, président (PS) de la commission des affaires sociales, voulaient faire passer plusieurs messages. Primo, la loi Aubry crée de l'emploi, comme promis par la gauche en 1997. Le décollage indéniable du nombre d'accords, sensible dès la fin du mois de janvier, les aide à argumenter en ce sens. Au 24 février, 2 488 accords d'entreprise avaient été signés, créant 38 000 emplois, tous secteurs confondus, et «couvrant» 815 000 salariés. De ce côté, on sentait hier le soulagement chez les socialistes. La polémique, créée par la pauvreté des chiffres en décembre (quelque 2000 emplois), est dépassée, même si certains redoutent encore le cap du 30 juin. A cette date, les aides de la loi Aubry commenceront à baisser. Les entreprises pourraient être moins empressées. De plus, les chiffres du rapport Gorce sont paradoxa