«Si vous votez ce texte, vous accomplirez un geste historique»,
avait prévenu la ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, quelques minutes auparavant. Hier, les députés ont donc accompli un «geste historique.» Ils ont voté à l'unani-mité le projet de révision constitutionnelle sur la parité hommes-femmes tel qu'adopté jeudi dernier par le Sénat: «La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives», stipule désormais l'article 3, relatif à l'exercice de la souveraineté. Les formations politiques «contribuent à la mise en oeuvre (de ce) principe», précise l'article 4 sur les partis. La réforme sera définitive après son adoption par le Congrès, qui se réunira prochainement à Versailles. L'épisode n'est d'ailleurs pas qu'une simple formalité: les socialistes souhaitent que les parlementaires en profitent pour entériner simultanément la réforme du CSM (Conseil supérieur de la magistrature). Un texte en panne depuis l'automne dernier sur décision de Jacques Chirac, malgré un vote conforme de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Rangs clairsemés. Pour accomplir leur oeuvre «historique», les députés étaient une petite trentaine (sur 577), sous la présidence de Laurent Fabius, manifestement pressé d'en finir. Le RPR avait délégué quelques représentants de marque, en la personne de son président de groupe, Jean-Louis Debré, et celle de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur qui dispute depuis trois mois à Claude Goasguen (Démocra