Difficile de faire sa rentrée après un jugement qui laisse tout le
monde sur sa faim. Le rôle de la Cour de justice de la République (CJR), son éventuelle réforme, voire sa suppression: autant de sujets de polémiques pour les parlementaires et les spécialistes de la Constitution au lendemain de la décision dans l'affaire du sang contaminé. Ce n'est, en tout cas, pas ce qui préoccupait Laurent Fabius. Relaxé par la CJR, le président de l'Assemblée nationale, pour éviter toute réaction dans l'hémicycle, y a fait, hier, une réapparition accélérée. Cinq minutes avant l'ouverture de la séance, il s'est installé au «perchoir» face à des travées clairsemées. Et Lionel Jospin s'est contenté de «saluer son retour», au détour d'une réponse à un député.
Voix cassée. Quelques minutes plus tôt, Laurent Fabius et Edmond Hervé, condamné, lui, mais dispensé de peine, s'étaient présentés, «hypertendus», devant le groupe socialiste. Son président, Jean-Marc Ayrault, les avaient salués. «Nous sommes fiers que vous soyez des nôtres.» Brièvement, le député-maire du Grand-Quevilly a remercié les députés pour leurs témoignages d'amitié avant d'évoquer ses «liens profonds» avec l'ancien secrétaire d'Etat à la Santé. Edmond Hervé a ensuite longuement dénoncé les manoeuvres de la droite en 1992: «Elle a voulu tuer Laurent Fabius. Mais on ne tue pas Laurent Fabius. Elle a voulu salir Georgina Dufoix», avant de se pencher sur sa condamnation, acquise par huit voix contre sept: «Ce simple calcul suffit