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Libération

Le Sénat, nouvelle scène pour le ménage Chirac-Jospin. La réforme du scrutin pour la Haute Assemblée a agité le Conseil des ministres.

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publié le 11 mars 1999 à 0h06

Le Sénat, encore une fois source de dispute. Cette fois, c'est la

modification du mode de scrutin des élus de la Haute Assemblée, examinée hier en Conseil des ministres, qui a provoqué une passe d'armes entre Jacques Chirac et Lionel Jospin. Un léger accroc à la cohabitation. Oubliant, sans doute, que le général de Gaulle n'a jamais porté le Sénat dans son coeur, le pré-sident de la République s'est porté au secours de la noble assemblée, faisant part de ses «craintes» qu'elle ne représente plus à l'avenir ces «bourgs et (") villes moyennes qui jouent un rôle essentiel dans l'équilibre humain et social de notre pays». La réforme proposée par le gouvernement vise à mettre fin à la surreprésentation rurale au profit des zones urbanisées. Il s'agit aussi d'étendre l'élection à la proportionnelle dans tous les départements qui comptent au moins trois sénateurs, alors que le seuil est actuellement de cinq, et de modifier la composition du corps électoral (Libération d'hier). Deux améliorations qui, dans l'esprit du gouvernement, pourraient, un jour, faciliter une éventuelle alternance dans cette Chambre vouée à rester majoritairement à droite.

Voeu pieu? C'en est visiblement trop pour le chef de l'Etat, qui sait ne pouvoir s'appuyer que sur cet unique bastion de l'opposition. «Notre démocratie, nos institutions reposent sur le bicamérisme qui permet d'ajouter à la représentation du peuple une représentation équilibrée du territoire», a-t-il dit en Conseil des ministres. Et Jacque