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Rocard,Chirac, les Debré, Sarkozy, Barre, Delors... Les ultimes flèches de Mitterrand.

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publié le 11 mars 1999 à 0h06

Dans sa dernière interview, accordée cent jours avant son décès aux

auteurs de La Décennie Mitterrand (1), l'ancien chef de l'Etat décoche ses ultimes flèches post mortem à la classe politique française, avec une dent particulièrement dure contre Michel Rocard, Jacques Chirac et la lignée Debré. Rocard? «Comment pouvez-vous imaginer qu'il fasse autre chose que des sottises», s'exclame François Mitterrand dans un entretien, le 25 septembre 1995, avec les journalistes de l'AFP Pierre Favier et Michel Martin-Roland, qui publient le quatrième et dernier volume de leur histoire de la présidence Mitterrand. «Il ne faisait rien. Il était incapable de prendre la moindre mesure un tant soit peu impopulaire.» Chacun y a droit: Jacques Delors, «en politique zéro», Edouard Balladur «timoré» ou Raymond Barre, «un loser sympathique». Dans cette conversation, l'ex-Président n'épargne pas Lionel Jospin: «Je le trouve un peu raide, peut-être que lui me juge tortueux.» Il exprime aussi son aversion pour son successeur, Chirac. «Au soir de son élection, j'ai dit à André Rousselet, "ça va être pittoresque. Il a été un Premier ministre consciencieux, mais qu'est-ce qu'il a pu me mentir. Je me demande encore s'il s'en rendait vraiment compte, mais on me dit qu'il mentait de la même façon à ses propres amis politiques.» Nicolas Sarkozy «a du talent pour mordre et pour trahir. Pas des qualités suffisantes pour aspirer au premier rang. Mais c'est un garçon doué, rien à voir avec les Debré: Michel