Anne-Marie Comparini n'est pas au bout de ses peines. Elue en
janvier à la tête de la région Rhône-Alpes grâce aux voix de la gauche, la nouvelle présidente UDF va devoir jouer les équilibristes lors du débat budgétaire qui a commencé hier. A défaut de majorité, elle pourra toujours faire passer son budget avec le «49.3» régional il permet son adoption sans vote. Reste que cette échéance la confronte à la dure réalité des chiffres: outre ses huit vice-présidents centristes, elle ne peut compter que sur neuf conseillers régionaux RPR. Et encore.
La configuration politique du conseil régional n'a pas bougé d'un poil depuis le 8 janvier. L'adjointe au maire de Lyon espérait rallier à sa cause certains millonistes. Elle a, pour l'instant, échoué. Beaucoup des amis de Charles Millon attendent de voir ce que donnera l'aventure européenne de leur ancien président pour tourner casaque. Prudence, prudence. «Il y aura sûrement un effritement du groupe Millon, pronostique Philippe Langenieux-Villard, chef de file des RPR. Ça se fera au cas par cas, avec des gens qui ne rejoindront pas forcément nos groupes, mais pourraient constituer un groupe tampon.»
Millonistes et FN opposés. Quoi qu'il en soit, la grande majorité des sympathisants de l'ancien ministre de la Défense n'apportera pas ses voix à Anne-Marie Comparini. Même si, et c'est le paradoxe de la situation, cette dernière reprend les orientations du programme de mars 1998, c'est-à-dire celles de Millon. Mais, boutés hors de l'exéc