C'est un télescopage qui n'est pas tout à fait fortuit. Une page de

l'affaire du sang contaminé s'est tournée hier: Edmond Hervé a préféré en finir avec dix ans de polémique. L'ancien secrétaire d'Etat à la Santé, condamné le 9 mars pour homicide involontaire, mais dispensé de peine, a renoncé hier à se pourvoir en cassation. Aussitôt cette annonce faite, qui met un terme au désastreux procès mené devant ­ et par ­ la Cour de justice de la République, la troisième page judiciaire de cette affaire s'est véritablement ouverte.

Renvoi. Tard dans la journée de vendredi, le parquet de Paris a rendu un long communiqué. Il y rend public son réquisitoire et prône le renvoi devant le tribunal correctionnel de 31 des 32 personnes mises en examen par la juge parisienne Marie-Odile Bertella-Geoffroy. Les qualifications retenues, qui ne visent pas l'ensemble des personnes mises en cause, sont: «administrations de substances nuisibles», et «complicité», «non-assistance à personne en péril», «homicide involontaire» et «atteinte involontaire à l'intégrité physique». Les conseillers ministériels de Laurent Fabius, Georgina Dufoix, et Edmond Hervé sont notamment visés par la complicité d'administration de substances nuisibles, une qualification qui peut déboucher sur des peines lourdes allant ­ en théorie ­ jusqu'à dix ans d'emprisonnement.

137 tomes. Après avoir littéralement abandonné la juge d'instruction face à ce monstrueux dossier­ qui aujourd'hui compte près de 137 tomes ­, le parquet a