La politique de restauration de l'Etat de droit en Corse est
maintenue. Mais le temps est venu des mesures de soutien à l'économie et à la culture: ce diptyque résume la position de Matignon au lendemain du second tour des élections. Pour Lionel Jospin, l'enjeu était important: les affaires corses sont pilotées par son directeur de cabinet, Olivier Schrameck, qui réunit chaque quinzaine les directeurs de cabinet des ministres concernés, et reçoit le préfet Bonnet tous les deux mois. La gestion de ce dossier doit servir d'illustration à sa méthode de gouvernement.
Avec ce scrutin, le gouvernement estime avoir limité les dégâts. Il se réjouit de constater que la droite, qui avait mené campagne contre le préfet Bonnet, a subi un recul sévère. A gauche, la percée de Simon Renucci, socialiste dissident et mandataire de Jospin pour la Corse, lors des élections présidentielles, est analysée comme l'amorce d'une rénovation et tant pis pour le ministre Zuccharelli. Et les nationalistes, «avec 17%, demeurent bien en dessous des 23% de 1992», argue un conseiller ministériel. «Nous menons une politique de long terme», affirme Matignon.
Néanmoins, le message des urnes a été compris. La négociation du prochain contrat de plan avec la région Corse, qui doit être prêt pour le 1er janvier 2000, sera l'occasion de montrer la bonne volonté du gouvernement. Une rallonge budgétaire est déjà prévue. Cette perspective devrait être, avec l'Etat de droit, l'un des thèmes du voyage que projette le Pre