Cinq personnes ont été placées hier en garde à vue après avoir
agressé en Corse un capitaine de gendarmerie qui leur demandait de se disperser dans le calme. Dimanche soir, une cinquantaine de militants nationalistes étaient venus fêter le score de Corsica Nazione aux élections territoriales, devant la gendarmerie de Ghisonaccia (Haute-Corse). Le groupe, passablement excité et armé de fusils de chasse, a dégradé le portail, arraché le portier téléphonique et tiré, vers 20 h 30, une centaine de coups de feu, en l'air et sur le mât de communication de la gendarmerie.
Panique. Les plombs, en retombant, ont brisé les pare-brise de voitures, et le capitaine Freddy Roux, le commandant de la compagnie, s'est décidé à intervenir seul, «dans un souci d'apaisement». Il a expliqué aux militants que les 38 enfants de la caserne commençaient à paniquer et leur a demandé d'aller fêter les résultats un peu plus loin. Plusieurs d'entre eux l'ont frappé à coups de poing et lui ont cassé ses lunettes, il souffre aujourd'hui d'un traumatisme crânien et de multiples contusions.
Caméscope. Grosse émotion dans la gendarmerie: «C'est une agression intolérable, surtout après des élections démocratiques et dans un Etat de droit.» Cinq personnes ont été interpellées hier matin, notamment dans le village voisin de Prunelli-di-Fiumorbo, une sixième est recherchée. «Des militants connus» que le capitaine Roux a reconnus, d'autant que l'agression a été enregistrée grâce au système de vidéosurveillance. Les