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Libération

La bataille des trois gauches (1).

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publié le 16 mars 1999 à 0h09
(mis à jour le 16 mars 1999 à 0h09)

Gauche morale contre gauche sécuritaire, gauche européenne contre

gauche nationale, gauche libérale contre gauche radicale" La gauche a toujours aimé les débats, les écoles de pensée, les querelles d'intellectuels. Autrefois, dans les années 70, elle était divisée en quatre: la première, la deuxième, la communiste et l'extrême. En mutation sous les années Mitterrand, elle s'est recomposée et apparaît, à l'issue des grèves de décembre 1995 et des pétitions contre les lois Debré en 1997, structurée désormais en trois familles: les «républicains», la «gauche radicale» et les «libéraux-libertaires».

Leur débat, pour l'essentiel, se déroule en dehors du PS et du PCF. Mais, depuis qu'il a pris le leadership de la gauche, Lionel Jospin a su se tenir en un point assez central du débat. Régulièrement, il a puisé dans l'une ou l'autre des familles de quoi nourrir ses discours. Ses positions prudentes sur l'Europe font écho à celles des républicains. Sa défense de la «modernité politique» est directement inspiré par les libéraux-libertaires. Même la gauche radicale ­ quoique beaucoup plus rarement ­ devient parfois l'inspiratrice de la politique du gouvernement, par exemple lorsqu'elle mène campagne contre l'AMI (accord multilatéral sur l'investissement).

L'arrivée de Daniel Cohn-Bendit dans le débat politique à l'occasion des élections européennes de juin a provoqué un sursaut des rivalités entre ces diverses sensibilités. Et ce d'autant plus que, par le jeu du mode de scrutin, les liste