«A quand les pantoufles, le caniche, le pot au feu?», s'interroge l'écrivain Dominique Fernandez. Le Pacs est bien l'enfant d'une gauche conservatrice. Il octroie des droits aux couples homosexuels, mais seulement à ceux qui renonceront aux avantages de l'union libre, et consacre pour longtemps la suprématie du mariage. Un constat en porte-à-faux avec l'image de modernité revendiquée par la gauche jospinienne. «Si les homophobes étaient plus intelligents, ils auraient du soutenir de toutes leurs forces une loi qui est une sorte de traquenard pour les gays», poursuit l'auteur de Dans la main de l'Ange, ainsi que d'un récent pamphlet pro-Pacs (1).
Concubinage. Sentant monter l'amertume chez certains socialistes, Robert Badinter en tête, Lionel Jospin leur a envoyé un signal, mardi matin, lors d'un entretien avec la garde des Sceaux, Elisabeth Guigou. A la veille de la discussion du texte par le Sénat, le Premier ministre accepte la proposition des sénateurs socialistes d'inscrire une définition du concubinage dans le code civil, afin d'en finir avec la discrimination que la Cour de cassation pose à l'encontre des concubins homosexuels. Une discrimination que le Pacs ne réglerait pas pour les non pacsés. Il y a quelques jours encore, la Chancellerie était réticente sur ce point et Elisabeth Guigou veillera bien à exclure toute allusion à la filiation de cette définition.
Mais cette concession ne modifie en rien la philosophie profonde, et parfois assez «ordre moral», du Pacs: des